Première pro - L’homme face aux avancées scientifiques et techniques : enthousiasmes et interrogations
Futur, les avancées technologiques.
Un hors-série du quotidien le Monde et une émission de France Inter, pour compléter l’étude d’oeuvres littéraires
" Comment vivrons-nous demain ?
Dans ce hors-série, Le Monde s’interroge sur l’impact des avancées technologiques sur nos vies à l’horizon 2015, 2025, 2100. Un pari aussi risqué qu’excitant, tant la tentation est grande de fantasmer au-delà de la raison et de glisser dans la science-fiction en s’imaginant le futur.
Si la robotique et l’aéronautique vont connaître des changements radicaux, les travaux en cours sur les cellules souches ou le domaine des neurosciences ouvrent également des perspectives immenses.
« Sang universel, du mythe à la réalité »,
« La viande in vitro, cuisine de labo »,
« Le soleil enfin mis en boîte »,
Le Monde dresse un état des lieux de toutes ces découvertes, avancées scientifiques et technologiques qui façonnent le monde de demain et l’avenir de l’homme.
ANTICIPATION
Dans sa gravure La Sortie de l’Opéra en l’an 2000, publiée en mars 1902, Albert Robida – écrivain et caricaturiste considéré avec Jules Verne comme un bon anticipateur du monde à venir – en dit beaucoup sur la propension de l’homme à fantasmer au-delà de la raison quand il s’imagine le futur. La circulation à cette époque dans Paris n’est même pas difficile, elle est épouvantable. Prix à payer, sans doute, pour une ville aux rues étroites et dans lesquelles les véhicules à traction hippomobile et les charrettes à bras sont encore majoritaires. Il faudra attendre juin 1906 pour que circule le premier autobus à pétrole. Albert Robida ne rêvait pas de ce progrès-là. Dans sa vision, les airs regorgent de superbes machines transportant les élégantes et leurs cavaliers.
En publiant ce hors-série, nous nous exposons au même ridicule sous le regard de nos descendants. Pari aussi risqué qu’excitant. S’interroger sur notre vie à l’horizon 2025, 2050, 2100 suppose une modestie relative et une réelle acuité, même si la vue se brouille avec la distance temporelle. Parmi les champs balayés : robotique, automobile, aéronautique, demain ressemble presque à un présent peu déroutant.
Les travaux sur les cellules souches, la biologie synthétique ou le domaine des neurosciences ouvrent d’immenses perspectives, mais se heurtent soit à des difficultés éthiques, soit à des développements techniques lourds. Lutter contre le réchauffement climatique, nourrir la planète sans la détruire, faire face au risque pandémique, tels resteront les défis principaux, mobilisant plusieurs disciplines, et pour longtemps : les progrès ne sont pas aussi rapides qu’on le pense (et que le pensait Albert Robida), rappelle le physicien Pierre Papon dans l’entretien qui ouvre ce hors-série.
Dans un tel exercice de prospective, la tentation est grande de se glisser dans les pas de la science-fiction. Un choix que nous assumons avec quelques extraits d’auteurs publiés avant les années 1950, comme des clins d’oeil. Ces textes de SF ont volontairement été choisis dans une période déjà lointaine (rien de postérieur à 1950) pour souligner l’ancienneté et la richesse de la littérature d’anticipation. Cependant, nous publions la nouvelle d’un auteur, Jean-Claude Dunyach, issu de la fiction contemporaine : l’humanité hyperconnectée y apparaît comme absente au monde.
Sera-t-elle sauvée par une panne de l’innovation, une bifurcation du progrès prenant en compte la finitude de la planète ? L’hypothèse, caressée par certains, est peu probable. L’attelage de la science et de la technologie restera plus sûrement le moteur implacable de nouveaux questionnements. La génomique en offre un exemple aveuglant. L’époque qui s’ouvre devrait pousser les généticiens à s’interroger sur leurs pratiques. Curieuse impression de déjà-vu ? Ce syndrome a déjà assailli certains physiciens après Hiroshima et Nagasaki : comment (peut-on) remettre le génie dans sa lampe ? Matière à prononcer rapidement quelques voeux éthiques.
Mais qu’ils restent pieux ou non, nul doute que les philosophes et leurs contemporains buteront encore dans un siècle sur « la » question : qu’est-ce que l’homme, fût-il augmenté ?
par Alain Abellard et Hervé Morin
Date de parution : février 2013."
ECOUTER également l’émission la Tête au carré de France Inter sur le même thème
http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre
"En partenariat avec le Hors série Le Monde consacré au Futur et aux avancées technologiques, La Tête au Carré s’interroge sur notre vie à l’horizon 2025, 2050, 2100.
En quoi notre vie sera-t-elle transformée par les découvertes à venir ? Quels sont les besoins de la société qui auront un impact sur la recherche ?
Depuis 10 ans, le Professeur Luc Douay et son équipe de recherche travaillent à la fabrication en laboratoire de globules rouges à partir de cellules souches. En 2011, pour la première fois, les chercheurs ont réussi à injecter à un donneur humain des globules rouges cultivés créées à partir de ses propres cellules souches hématopoïétiques humaines. Dans un contexte où les besoins en sang ne cessent de croître et où le nombre de donneurs diminue, les résultats de cette recherche représentent l’espoir qu’un jour les patients ayant besoin d’une transfusion sanguine deviennent leurs propres donneurs.
avec le Professeur Luc Douay, hématologue, chef du Service d’hématologie biologique des hôpitaux St Antoine et Trousseau , directeur scientifique de l’Établissement français du sang d’Ile de France
http://combattre-la-leucemie.fr
et Pierre Papon, physicien spécialiste de la physique des matériaux, professeur émérite à l’Ecole Supérieure de physique et chimie industrielle de Paris. Il est président d’honneur de l’Observatoire des sciences et des techniques (OST)
Dans son livre « Bref récit du futur. Prospective 2050, science et société » chez Albin Michel Collection Bibliothèque Sciences, il mène une réflexion prospective sur la science et la technologie.
et Hervé Morin, journaliste scientifique et rédacteur en chef du Cahier Sciences&Techno du journal le Monde "