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"La Pirogue" - Moussa Touré et les naufragés du Sénégal Une fiction poignante ancrée dans une réalité tragique. "Le désespoir est un microbe qui rentre sous la peau", confie le cinéaste sénégalais Moussa Touré, 54 ans. Un sentiment qui anime les héros de son nouveau long métrage La Pirogue. Soit autant de silhouettes prêtes à braver la mer pour sortir d’une misère rampante. Ces candidats à l’eldorado, Touré les connaît bien pour les côtoyer dans sa ville de Mbao. "Je vois ces embarcations de mes propres yeux, déplore-t-il. Un jour, un jeune peintre m’a raconté son voyage en barque : il bloquait son appétit en mangeant des biscuits spéciaux, buvait peu pour ne pas aller aux toilettes...". Ainsi, ce récit édifiant a donné naissance à une œuvre que l’intéressé qualifie d’ "enragée". Et ce n’est pas un hasard si le film s’ouvre sur une séquence de lutte, sport préféré des Sénégalais. "Il s’agit de la métaphore d’une société combattant pour sa survie, affirme Touré, qui ne cache aucunement la portée politique de sa réalisation. {{Des comédiens d'origines variées}} "J’ai tellement tenu à être dans la vérité que certains membres du casting avaient déjà fait le voyage quatre fois ! L’unijambiste de la pirogue a d’ailleurs perdu sa jambe en tentant de rallier l’Espagne". Outre l'handicapé, l’embarcation de Touré rassemble des hommes d’origines ethniques variées, Toucouleurs, Wolofs ou encore Peuls, tous égaux devant l’horreur de l’odyssée. Leur trait d’union ? "La langue française, souvent utilisée dans le film". De quoi rendre fiers ses chers mentors et non moins francophiles Ousmane Sembène, père du cinéma en Afrique, et l’ancien président et poète Léopold Sédar Senghor. Une œuvre forte, dans la lignée du récent "Terraferma", de l'Italien Emmanuele Crialese.

"La Pirogue" de Moussa Touré

"Un homme ça peut être détruit mais pas vaincu" - Ernest Hemingway

"La Pirogue" - Moussa Touré et les naufragés du Sénégal

Une fiction poignante ancrée dans une réalité tragique.

"Le désespoir est un microbe qui rentre sous la peau", confie le cinéaste sénégalais Moussa Touré, 54 ans. Un sentiment qui anime les héros de son nouveau long métrage La Pirogue. Soit autant de silhouettes prêtes à braver la mer pour sortir d’une misère rampante. Ces candidats à l’eldorado, Touré les connaît bien pour les côtoyer dans sa ville de Mbao. "Je vois ces embarcations de mes propres yeux, déplore-t-il. Un jour, un jeune peintre m’a raconté son voyage en barque : il bloquait son appétit en mangeant des biscuits spéciaux, buvait peu pour ne pas aller aux toilettes...".

Ainsi, ce récit édifiant a donné naissance à une œuvre que l’intéressé qualifie d’ "enragée". Et ce n’est pas un hasard si le film s’ouvre sur une séquence de lutte, sport préféré des Sénégalais. "Il s’agit de la métaphore d’une société combattant pour sa survie, affirme Touré, qui ne cache aucunement la portée politique de sa réalisation.

Des comédiens d’origines variées

"J’ai tellement tenu à être dans la vérité que certains membres du casting avaient déjà fait le voyage quatre fois ! L’unijambiste de la pirogue a d’ailleurs perdu sa jambe en tentant de rallier l’Espagne". Outre l’handicapé, l’embarcation de Touré rassemble des hommes d’origines ethniques variées, Toucouleurs, Wolofs ou encore Peuls, tous égaux devant l’horreur de l’odyssée. Leur trait d’union ? "La langue française, souvent utilisée dans le film".

De quoi rendre fiers ses chers mentors et non moins francophiles Ousmane Sembène, père du cinéma en Afrique, et l’ancien président et poète Léopold Sédar Senghor. Une œuvre forte, dans la lignée du récent "Terraferma", de l’Italien Emmanuele Crialese.

Mise à jour : 2 décembre 2012