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{{Le Grand Meaulnes}} Si, comme l’affirme La Rochefoucauld dans sa célèbre maxime 136, « il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux s’ils n’avaient entendu de l’amour », combien auraient été (ou seraient) adolescents s’ils n’avaient entendu parler de l’adolescence ? La question peut surprendre tant nous avons intégré comme une évidence cette « problématique » qui remplit les cabinets de psys, nourrit les magazines, inspire l’édition et… occupe quelques-uns de nos repas de famille. Rien de moins éternel pourtant, et nul besoin de remonter à la préhistoire : nos grands-parents en ignoraient à peu près tout… Bien sûr, le conflit de générations est vieux comme le théâtre, et Plaute et Térence, bien avant Molière, y ont puisé la matière de maintes intrigues. Mais c’étaient les barbons de comédie qui, rompant l’ordre « naturel » des choses, barraient le passage à l’âge adulte à leur progéniture pourtant fort respectueuse. Cléante n’est pas James Dean... Sur ce point comme sur tant d’autres, c’est avec le romantisme (et ses prémices rousseauistes) que tout change, et que se forge la figure de l’adolescent « moderne » − autant dire de l’adolescent tout court : rebelle et souffrant, exalté et mélancolique, à la fois projeté dans l’avenir comme rêve d’idéal et le refusant comme réalité triviale. Tendu. Déchiré. Bref, « en crise »… La suite est bien connue : Freud, le complexe d’Oedipe et le « roman familial » ; les années 1960, le rock’n roll et la ruée des baby-boomers sur le marché… Mais l’essentiel avait déjà été mis en place, disons entre Musset et Rimbaud. Autrement dit, avant d’être un phénomène physique, psychique et social, il se pourrait bien que l’adolescence ait été un mythe littéraire. D’où le titre volontairement ambigu du numéro de TDC de juin : l’adolescence romanesque, c’est-à-dire l’adolescence à l’oeuvre dans le roman, mais aussi l’adolescence vécue comme roman – les deux se nourrissant bien sûr réciproquement. Dans le cadre de l'objet d'étude {{"Parcours de personnages" }} en classe de seconde professionnelle, pourquoi ne pas étudier ces personnages incroyablement beaux et attachants que sont les adolescents dans le roman et la poésie du XIXe siècle ? {{Le numéro de juin 2012 de la revue TDC}} vous donnera sans nul doute les pistes utiles pour ce faire. Enfin le dossier pédagogique des éditions Flammarion et le lien suivant vous aideront à revisiter ce roman unique et dans la carrière d'Alain-Fournier et dans la littérature française : http://www.legrandmeaulnes.com/Index-New.php

Adolescences romanesques

TDC juin 2012

Le Grand Meaulnes

Si, comme l’affirme La Rochefoucauld dans sa célèbre maxime 136,
« il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux s’ils n’avaient entendu de l’amour », combien auraient été (ou seraient) adolescents s’ils n’avaient entendu parler de l’adolescence ? La question peut surprendre tant nous avons intégré comme une évidence cette « problématique » qui remplit les cabinets de psys, nourrit les magazines, inspire l’édition et… occupe quelques-uns de nos repas de famille. Rien de moins éternel pourtant, et nul besoin de remonter à la préhistoire : nos grands-parents en ignoraient à peu près tout…

Bien sûr, le conflit de générations est vieux comme le théâtre, et Plaute
et Térence, bien avant Molière, y ont puisé la matière de maintes intrigues.
Mais c’étaient les barbons de comédie qui, rompant l’ordre « naturel » des choses, barraient le passage à l’âge adulte à leur progéniture pourtant fort respectueuse. Cléante n’est pas James Dean... Sur ce point comme sur tant d’autres, c’est avec le romantisme (et ses prémices rousseauistes) que tout change, et que se forge la figure de l’adolescent « moderne » − autant dire de l’adolescent tout court : rebelle et souffrant, exalté et mélancolique, à la fois projeté dans l’avenir comme rêve d’idéal et le refusant comme réalité triviale. Tendu. Déchiré. Bref, « en crise »…

La suite est bien connue : Freud, le complexe d’Oedipe et le « roman familial » ; les années 1960, le rock’n roll et la ruée des baby-boomers sur le marché… Mais l’essentiel avait déjà été mis en place, disons entre Musset et Rimbaud. Autrement dit, avant d’être un phénomène physique, psychique et social, il se pourrait bien que l’adolescence ait été un mythe littéraire. D’où le titre volontairement ambigu du numéro de TDC de juin : l’adolescence romanesque, c’est-à-dire l’adolescence à l’oeuvre dans le roman, mais aussi l’adolescence vécue comme roman – les deux se nourrissant bien sûr réciproquement.

Dans le cadre de l’objet d’étude "Parcours de personnages" en classe de seconde professionnelle, pourquoi ne pas étudier ces personnages incroyablement beaux et attachants que sont les adolescents dans le roman et la poésie du XIXe siècle ?

Le numéro de juin 2012 de la revue TDC vous donnera sans nul doute les pistes utiles pour ce faire.

Enfin le dossier pédagogique des éditions Flammarion et le lien suivant vous aideront à revisiter ce roman unique et dans la carrière d’Alain-Fournier et dans la littérature française :

http://www.legrandmeaulnes.com/Index-New.php

Mise à jour : 24 juin 2012