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"Au début 1914, le familistère de Guise est endeuillé par une intrigante série de meurtres. Un journaliste de l'Huma enquête. Un polar régional à la fois didactique, élégant et remarquablement ficelé ! {{L'histoire :}} En 1936, au lendemain de la mort de son père, Ada Volsheim écrit une longue lettre à une amie, dans laquelle elle revient sur les lieux de son enfance, le familistère de Guise. Notamment, elle évoque les crimes qui ont bouleversé le « palais social » quelques semaines avant le début de la grande guerre. En janvier 1914, le cadavre d’un ouvrier est en effet retrouvé, la gorge tranchée, dans le jardin public attenant au familistère dont il dépendait. Dans cette ville du nord de l’Aisne (Picardie), le familistère était alors une utopie sociale concrétisée par Godin, le célèbre industriel de poêles à bois. Cet ensemble de bâtiments, qui était la propriété des ouvriers (une sorte de coopérative), comprenait logements, écoles, pouponnière, commerces, théâtre, piscine… et l’usine ! Envoyé sur place pour couvrir le crime, Victor Leblanc, un journaliste de l’Humanité, décide de prolonger son séjour. Il veut certes creuser l’affaire, mais se sent surtout inspiré par les lieux : le système collectiviste de l’entreprise fait écho à l’idéologie du journal fondé par Jaurès. Victor fait alors la connaissance d’Ada, la fille d’un ouvrier qui habite là et qui lui est un guide précieux. Un mois plus tard, c’est une veuve qui est retrouvée noyée dans la piscine… {{Ce qu'on en pense sur la planète BD :}} Si l’intrigue policière constitue le cœur de l’intrigue de ce one-shot, le sujet central est bel et bien le décorticage du « Familistère » de Guise. Imaginez, qu’entre 1858 et 1884, l’entrepreneur visionnaire Jean-Baptiste-André Godin (des poêles éponymes) investissait le tiers de sa fortune pour construire un « palais social », inspiré des phalanstères de Charles Fourrier (voir résumé). Un entrepreneur qui fournissait logement décent, santé, éducation et culture à ses employés, au milieu du XIXe, c’était assurément une utopie. Cette entreprise épatante se concrétisait en pleine révolution industrielle, en totale contradiction en tous cas avec l’image d’Epinal véhiculée par les mines de Zola. Aujourd’hui réhabilités, les lieux sont devenus touristiques et ce petit polar d’époque en BD contribuera certainement à les populariser. Le scénariste picard Régis Hautière est (une nouvelle fois) très habile : sans jamais perdre de vue ni les motivations des meurtres, ni leur résolution, il parvient à mener ses personnages – le journaliste enquêteur et la jeune Ada – des caves aux greniers, tout en se faisant didactique sur le fonctionnement du familistère. Pour le dessin, Hautière est de nouveau associé à son compère David François, lui aussi picard, avec qui il avait déjà réalisé L’étrange affaire des corps sans vie. François monte encore de quelques crans la maitrise de sa griffe propre, un trait semi-réaliste délié, comme patiné, aussi bien à travers les encrages feutré que via la colorisation délavée (avec des teintes de cartes postales anciennes). Deux ans de travail sérieux (avec modélisations 3D et moult repérages des lieux), ça se sent : certains plans d’ensemble se révèlent somptueux. Avec des auteurs et des lieux picards, ce one-shot de Kstr a donc des allures de projet régional… mais il possède assurément une envergure internationale." {{Planète BD, 2010}} {{Voir aussi :}} la promenade "enquête" dans le jardin d'agrément. Promenade au Jardin d’Agrément Demandez la carte du jardin et arpentez ses allées fleuries ! Au détour d’un potager, vous découvrirez peut-être les 9 énigmes du Familistère... Jeu gratuit sur demande à l’accueil. {{Une vidéo pour préparer tout travail sur le site du Familistère :}} http://www.dailymotion.com/video/x5lb3o_familistere-godin-1-3_tech {{Un article de Wikipédia sur le Familistère :}} http://fr.wikipedia.org/wiki/Familist%C3%A8re_de_Guise {{Le site du Familistère lui-même :}} http://www.familistere.com/site/index.php

"De briques et de sang" - Une intrigue bellement picarde

Crimes et châtiments au Familistère de Guise - Un article de planète BD.

"Au début 1914, le familistère de Guise est endeuillé par une intrigante série de meurtres. Un journaliste de l’Huma enquête. Un polar régional à la fois didactique, élégant et remarquablement ficelé !

L’histoire : En 1936, au lendemain de la mort de son père, Ada Volsheim écrit une longue lettre à une amie, dans laquelle elle revient sur les lieux de son enfance, le familistère de Guise. Notamment, elle évoque les crimes qui ont bouleversé le « palais social » quelques semaines avant le début de la grande guerre. En janvier 1914, le cadavre d’un ouvrier est en effet retrouvé, la gorge tranchée, dans le jardin public attenant au familistère dont il dépendait. Dans cette ville du nord de l’Aisne (Picardie), le familistère était alors une utopie sociale concrétisée par Godin, le célèbre industriel de poêles à bois. Cet ensemble de bâtiments, qui était la propriété des ouvriers (une sorte de coopérative), comprenait logements, écoles, pouponnière, commerces, théâtre, piscine… et l’usine ! Envoyé sur place pour couvrir le crime, Victor Leblanc, un journaliste de l’Humanité, décide de prolonger son séjour. Il veut certes creuser l’affaire, mais se sent surtout inspiré par les lieux : le système collectiviste de l’entreprise fait écho à l’idéologie du journal fondé par Jaurès. Victor fait alors la connaissance d’Ada, la fille d’un ouvrier qui habite là et qui lui est un guide précieux. Un mois plus tard, c’est une veuve qui est retrouvée noyée dans la piscine…

Ce qu’on en pense sur la planète BD : Si l’intrigue policière constitue le cœur de l’intrigue de ce one-shot, le sujet central est bel et bien le décorticage du « Familistère » de Guise. Imaginez, qu’entre 1858 et 1884, l’entrepreneur visionnaire Jean-Baptiste-André Godin (des poêles éponymes) investissait le tiers de sa fortune pour construire un « palais social », inspiré des phalanstères de Charles Fourrier (voir résumé). Un entrepreneur qui fournissait logement décent, santé, éducation et culture à ses employés, au milieu du XIXe, c’était assurément une utopie. Cette entreprise épatante se concrétisait en pleine révolution industrielle, en totale contradiction en tous cas avec l’image d’Epinal véhiculée par les mines de Zola. Aujourd’hui réhabilités, les lieux sont devenus touristiques et ce petit polar d’époque en BD contribuera certainement à les populariser. Le scénariste picard Régis Hautière est (une nouvelle fois) très habile : sans jamais perdre de vue ni les motivations des meurtres, ni leur résolution, il parvient à mener ses personnages – le journaliste enquêteur et la jeune Ada – des caves aux greniers, tout en se faisant didactique sur le fonctionnement du familistère. Pour le dessin, Hautière est de nouveau associé à son compère David François, lui aussi picard, avec qui il avait déjà réalisé L’étrange affaire des corps sans vie. François monte encore de quelques crans la maitrise de sa griffe propre, un trait semi-réaliste délié, comme patiné, aussi bien à travers les encrages feutré que via la colorisation délavée (avec des teintes de cartes postales anciennes). Deux ans de travail sérieux (avec modélisations 3D et moult repérages des lieux), ça se sent : certains plans d’ensemble se révèlent somptueux. Avec des auteurs et des lieux picards, ce one-shot de Kstr a donc des allures de projet régional… mais il possède assurément une envergure internationale."

Planète BD, 2010

Voir aussi : la promenade "enquête" dans le jardin d’agrément.

Promenade au Jardin d’Agrément

Demandez la carte du jardin et arpentez ses allées fleuries ! Au détour d’un potager, vous découvrirez peut-être les 9 énigmes du Familistère...
Jeu gratuit sur demande à l’accueil.

Une vidéo pour préparer tout travail sur le site du Familistère :

http://www.dailymotion.com/video/x5lb3o_familistere-godin-1-3_tech

Un article de Wikipédia sur le Familistère :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Familist%C3%A8re_de_Guise

Le site du Familistère lui-même :

http://www.familistere.com/site/index.php

Mise à jour : 5 février 2012