Thème 1
vendredi, 29 mai 2020
http://lettres-histoire-geo.ac-amiens.fr/525-geographie-la-recomposition-du-territoire-urbain-en-france.html
Anne-Sophie MENCE et GREGORY FERET vous proposent un séquençage possible et des ressources sur le premier thème de géographie portant sur la recomposition du territoire urbain en France.
Depuis 2007, la moitié de la population mondiale vit en ville ; cette part ne cesse de progresser. L’urbanisation s’accompagne d’un processus de métropolisation : concentration des populations, des activités et des fonctions de commandement. En France, plus de 80 % de la population vivent dans des aires urbaines*, dont 60 % au sein d’un pôle urbain*. La France compte 14 unités urbaines de plus de 400 000 habitants. L’unité urbaine de Paris rassemble plus de 20 % de la population urbaine française (y compris les départements et régions d’outre-mer). Plus de la moitié de la population française vit dans les villes petites et moyennes. Un nombre croissant d’actifs travaille dans les pôles urbains tout en résidant à l’extérieur de ceux-ci. Ce mouvement, choisi ou subi, lié en partie à l’essor de l’automobile et à l’accroissement des prix de l’immobilier dans les centres-villes, touche toutes les villes depuis les années 1960.
Situé dans l’aire urbaine, au-delà des banlieues, aux frontières de l’espace rural*, l’espace périurbain* – marqué notamment par la discontinuité du bâti – est une interface évolutive entre le monde rural et le monde urbain. En 2014, selon l’INSEE, 30 % de la population française habitent dans l’espace périurbain, dans des communes urbaines (plus de 2000 habitants agglomérés) ou des communes rurales (moins de 2000 habitants agglomérés).
La périurbanisation est caractérisée par une grande diversité de réalités territoriales et de modes de vie. Le mode de vie des habitants des espaces périurbains est fortement marqué par la question des mobilités* (pour le travail, les loisirs, les achats) : ces déplacements se font en direction de la ville-centre et/ou des territoires de proximité, selon les équipements et les services disponibles. Les formes d’habitat y sont multiples. Les activités sont le résultat du desserrement urbain et/ou d’implantations ex nihilo (surfaces commerciales, centres de recherche, zones d’activités diverses, notamment de logistique, espaces de loisirs), et d’aménagements*. La prédominance de l’habitat individuel dans des zones résidentielles, l’extension des zones d’activités, le développement d’espaces de loisirs sont source de conflits d’usage* avec les activités agricoles et les espaces « naturels » (espaces forestiers, parcs naturels régionaux, etc.). La nécessaire transition écologique questionne ce modèle de développement urbain.
Les dynamiques urbaines en France sont contrastées, entre des villes petites et moyennes caractérisées par la fermeture de commerces et la diminution des services de proximité (services de santé par exemple) accueillant des populations fragilisées par la crise, et des espaces en croissance démographique bénéficiant de la dynamique des pôles urbains.
À leur échelle, certaines communes périurbaines peuvent proposer une manière d’habiter* répondant à des objectifs sociaux (vie associative, mixité sociale…) et de développement durable* (agriculture de proximité, circuits courts…).